- Home
- About us
- News
- Themes
      - Main Current Themes
- Digital Trade
- Development Agenda / SDT
- Fisheries
- Food & Agriculture
- Intellectual Property/TRIPS
- Investment
- Services / GATS
- UNCTAD
- WTO Process Issues
- Other Themes
- Trade Facilitation
- Trade in Goods
- Trade & The Climate Crisis
- Bilateral & Regional Trade
- Transnational Corporations
- Alternatives
- TISA
- G-20
 
- WTO Ministerials
- Contact
- Follow @owinfs
 
Wikileaks publie du nouveau sur le traité de libre-échange des services, TISA
Ce n’est qu’à coups de fuites « Wikileaks » que  les détails concernant l’accord de libre-échange des services, TISA,  actuellement en cours de discrète négociation par l’administration  Obama, sont parcimonieusement lâchés au public. Wikileaks vient de  publier 17 documents qui révèlent l’ampleur du traité, qui couvre selon  cette source 80 % de l’économie américaine, tandis que les pays parties  représentent les deux tiers du PIB mondial. TISA s’ajoute aux deux  autres traités libre-échangistes en cours de négociation : le traité  trans-Pacifique (TPP) et le TTIP (le traité transatlantique).
  
 Avec le Trade in Services Agreement (TISA) se complète ce que Wikileaks qualifie de la « Trinité des traités » –  TISA, TTIP et TPP – dont toutes les composantes excluent aujourd’hui les  BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Mais si on a  beaucoup parlé, en Europe, du traité transatlantique, en soulignant à  juste titre ses dangers pour le Vieux Continent, TISA est moins évoqué.  C’est pourtant, et de loin, le plus important des trois traités en  termes de volumes des échanges.  
TISA : libre-échange des services des Etats-Unis, de l’UE et 23 autres pays
De fait, les Etats-Unis et l’Union européenne ont déjà des économies  largement appuyées sur les services qui y représentent 80% du PIB. S’y  ajoutent, dans le cadre des négociations TISA, 23 autres pays parmi  lesquels le Mexique, la Turquie, le Canada, l’Australie, le Pakistan,  Taïwan, la Suisse, le Japon et Israël – et même dans un pays comme le  Pakistan, les services représentent déjà 53% du PIB. Et la disparité des  coûts salariaux, des infrastructures, des régimes fiscaux est tout  aussi importante dans le domaine des services que dans celui de la  production industrielle…
  
 Les services en question, et qui  pourraient donc être échangés sans frein au niveau mondial parmi tous  ces poids lourds de l’économie sont ceux des transports – maritime et  aérien –, les « services professionnels » (professions juridiques,  comptables, services des impôts (!), architectes, ingénieurs,  vétérinaires, établissements d’éducation privée…), la santé, les  télécommunications, l’e-commerce, la « transparence », la livraison de  marchandises… Mais aussi – souvenez-vous du plombier polonais ! – des  travailleurs qui se déplacent temporairement à l’étranger pour proposer  des services.
  
 La circulation des données personnelles sur  internet d’un pays à l’autre serait elle aussi libéralisée, selon des  groupes de sauvegarde de la neutralité du net.  
Wikileaks a révélé l’existence de TISA en 2014
C’est sur les négociations domaine par domaine que portent les  documents internes « fuités » par Wikileaks, détaillant au passage  quelles sont les oppositions, les points d’achoppement, et l’état des  marchés dans divers pays.
  
 L’existence de TISA n’est pas  secrète et on sait, par exemple, que des négociations sont menées  actuellement dans le cadre de l’OCDE. Mais ce que les négociateurs  cachent systématiquement au public, ce sont les termes même des accords  projetés – sous prétexte, comme toujours, que l’affaire n’est pas  conclue et que le secret est nécessaire à la liberté et à l’efficacité  des pourparlers. Mais – on l’a vu de manière éclatante avec le traité de  Schengen, par exemple – la négociation sous cap permet d’arriver avec  un document définitif, à prendre ou à laisser et bénéficiant d’une  énorme force de frappe. Et il est trop tard pour protester.
  
 L’été dernier, Le Monde publiait ainsi certaines dispositions en  cours d’adoption comme celui organisant une libéralisation par défaut :  le traité TISA vise à instaurer le libre-échange systématique des  services, par défaut, et seuls seraient exclus les services nommément  désignés. Toute mesure de protection, qu’elle soit ou non discutable,  allant du monopole d’Etat au maintien de protections douanières et à  l’imposition de normes perçues comme protectionnistes. Les exemptions  devront être négociées. La mécanique est bien plus libérale encore que  celle de l’OMC mais concerne un bloc de pays qui semble ainsi s’opposer  aux BRICS. Mais qui ouvre la voie, malgré tout, à une future  « intégration » mondiale puisque les grands accords peuvent ensuite  donner lieu à des traités réciproques.  
Du nouveau sur TISA : Wikileaks révèle des négociations branche par branche
Ironie des choses : les documents internes mis en ligne en juin 2014  par Wikileaks soulignaient l’importance du secret et prévoyaient la mise  sous clef en lieu sûr des textes relatifs aux traités TISA lui-même et  aux négociations, en même temps qu’ils annonçaient la mise en place d’un  système de commerce libre et de régulations « transparent ».
  
 Il est intéressant de noter que si bien des groupes européens attachés à  la souveraineté et au principe de préférence nationale voient dans le  traité transatlantique un moyen d’inféoder les pays de l’Union  européenne aux Etats-Unis, la droite américaine elle-même perçoit ces  traités de libre-échange, et notamment TISA, comme de réels dangers pour  l’économie américaine, riches de menaces pour le peuple américain.
  
 TISA pourrait bénéficier de la même loi  « Fast-track » sollicitée par  Obama pour permettre les négociations et l’adoption rapides des traités  de libre-échange, laissant aux élus du peuple américain la seule  possibilité d’accepter ou de refuser en bloc les textes après  négociation.

